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LEÇON 7: LE SABBAT

VÉRIFIER LE TEXTE

 

DÉCLARATION DOCTRINALE

RÉPONSE 1

Le Sabbat du septième jour est enseigné et observé comme saint conformément à l'instruction biblique. Institué lors de la Création, réaffirmé à Israël comme une partie de l'alliance au Sinaï et enseigné par Jésus-Christ qui est le Messager de la Nouvelle Alliance, l'observance du sabbat est considérée comme fondamentale à toute relation du Chrétien avec Dieu.

 

APERÇU DOCTRINALE

L'Église de Dieu continue à observer le septième jour comme le fit Jésus et l'Église du Nouveau Testament. Le Sabbat fut établit par Dieu lors de la semaine de la Création; il fut fait pour l'homme, réaffirmé par Jésus, enseigné par les Apôtres et observé à travers les siècles par les chrétiens fidèles. L'importance du Sabbat dans l'Ancien Testament ne peut être contestée. Son observance continuelle est illustrée dans le Nouveau Testament, ce qui confirme l'observance du Sabbat comme une pratique fondamentale de Jésus et de l'Eglise apostolique.  

Les fonctions doubles originelles du Sabbat dans l'Ancien Testament n’étaient pas cérémoniales. Le sabbat (1) fournissait le repos dont le corps et l’esprit ont besoin; et (2) donnait l'occasion d'un contact plus intime avec Dieu par l'étude et la prière. Lorsque Dieu établit Israël comme Son peuple, le Sabbat était utilisé comme le temps de service en faveur de la congrégation, une assemblée ordonnée de toutes les personnes. Ces besoins sont encore d’actualité au 21è siècle.     

RÉPONSE 2

La célébration hebdomadaire du Sabbat sert de rappel que Dieu est le Créateur, grâce au mémorial régulier du Sabbat de la Création. Elle offre également une perspective vers une nouvelle création dans le futur résultant du Royaume de Dieu sur la terre.   

 

RÉPONSE 3

Alors, qu’un commandement simple et direct de Dieu serait suffisant pour observer le Sabbat pour que nous le respections, la compréhension de l'objet et l'intention du Sabbat est autant utile qu’instructive. Le but derrière la plupart des lois est clair, et celui qui se cache derrière les commandements de l'Ancien Testament est évident. Une fois que ce but est compris, il devient évident pourquoi aucun retraitement du commandement de base du Nouveau Testament n’était nécessaire ou même probable. Les discussions et exemples du Nouveau Testament concernent la manière dont le Sabbat doit être respecté (dans l'esprit plutôt que d'une manière légaliste, rigide), pas s'il faut le respecter.      

RÉPONSE 4

La déclaration la plus importante du Nouveau Testament sur le Sabbat fut faite par Jésus-Christ, tel que cité dans Marc 2: 27-28. Jésus affirme la validité du commandement sur le Sabbat, mais aussi, il nous instruit de son but. «Le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat.» Ainsi, il est évident que le Sabbat a été fait pour les hommes, pour leur bénéfice spirituel et physique. Il fournit les moyens d’aimer Dieu à un plus grand degré par le culte direct et, indirectement, par le renouveau spirituel qui permet de garder une direction constante de l'esprit vers les questions pieuses pendant toute la semaine. C’est notre tentative la plus sérieuse d'exprimer de la loyauté et de l’amour envers notre Créateur et L'adorer en esprit et en vérité de telle sorte que nous, en tant que chrétiens, continuons à respecter le Sabbat du septième jour.  

 

EXPOSITION DOCTRINALE

RÉPONSE 5

Le mot Anglais «Sabbat» est essentiellement une prononciation anglicisée du mot hébreu signifiant «repos» ou «se reposer». Ce substantif hébreu est lui-même lié de manière évidente au verbe «arrêter, se reposer ou cesser.» Ce même verbe se trouve dans l'usage ordinaire (par exemple, Lam. 5 :14  «Les vieillards ne vont plus à la porte»). La «cessation» est exactement ce que Dieu a fait le septième jour de la semaine de la Création. En hébreu, Genèse 2 : 2 dit littéralement que Dieu «cessa de travailler» ou «se reposa» de toute Son œuvre le septième jour.

 

RÉPONSE 6

Par définition, le Sabbat est un jour saint hebdomadaire, un repos solennel, une fête fixée, une sainte convocation (Lév. 23: 3). Comme telle, elle est une période de temps d'environ 24 heures à compter de vendredi soir au coucher du soleil jusqu'au coucher du soleil du samedi soir. La période d'observation est corroborée par la déclaration directe dans Lévitique 23 : 32 sur l’observance d'un Sabbat annuel, «du soir au soir.»  

 

LA PÉRIODE DE L’ANCIEN TESTAMENT

RÉPONSE 7 & 8

Le passage initial et cardinal à propos du Sabbat se trouve dans le récit de la Création qui dit: «Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu'il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu'il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia… » (Genèse 2 : 1-3) 

 

RÉPONSE 9

Depuis le début, le Sabbat est associée à la semaine de la Création et en particulier, la création de l'homme, la perspective universelle ou cosmopolite du Sabbat le place au-dessus de toute loi et pratique unique israélite. Le Sabbat de la Création est présenté de la même manière que les prophètes ultérieures l’envisageaient, c’est-à-dire comme une célébration pour toute l'humanité, pour les Gentils ainsi que pour les Israélites. Par conséquent, alors que le sabbat fut plus tard une partie fonctionnelle de l'alliance au Sinaï (Ex. 20-24), son but et le lieu sont clairement beaucoup plus larges que cela. (Par exemple, Ésaïe 66:23 montre que toutes les nations observeront le Sabbat pendant le règne millénaire de Christ.)       

 

Dans Exode 16, le Sabbat est une fois de plus mentionné explicitement. Ce chapitre consigne la révélation de Dieu quant à quel jour était en effet le septième de la semaine (le Sabbat) de la nation d'Israël. Les grands efforts de Dieu pour montrer à Israël Son vrai Sabbat serait, bien sûr, naturel à la lumière de l'importance donnée au Sabbat dans le récit de la Création. Il voudrait sûrement que son peuple élu sache quel jour il avait alloué comme «béni et sanctifié.»   

 

RÉPONSE 10

Le récit d'Exode 16 montre la grande importance que Dieu, au cours d’une période spécifique, place sur le Sabbat. Le vrai sabbat ne pourrait jamais être une seule journée, n’importe quel jour sur les sept. Dieu a fait des miracles extraordinaires pour ratifier la sainteté du sabbat, de la double quantité normale de la manne trouvée le sixième jour et la manne supplémentaire qui n'a pas été gâchée quand on la laissa jusqu'au matin comme cela se serait produit un autre jour. Et quand certains des Israélites sont allés à la recherche de la manne le jour du sabbat, Dieu dit à Moïse, «Jusques à quand refuserez-vous d'observer mes commandements et mes lois?» (v. 28) Cette déclaration est particulièrement pertinente car elle eut lieu avant l'alliance au Sinaï, prouvant qu’à la fois que le sabbat précéda cette alliance et qu'il est inclus comme l'un des commandements et des lois de Dieu.  

Le fait que Dieu ait révélé et maintenu l'identité de son Sabbat pour Israël par les miracles journaliers et hebdomadaires de la manne, avec l'exemple clair des types de peines infligées à ceux qui n’observèrent pas le Sabbat tel que consigné dans ces versets, et le fait que les événements décrits dans Exode 16 eurent lieu effectivement en Israël avant l'établissement de l'alliance au Sinaï corrobore la vérité que le sabbat n’était pas, comme certains le prétendent, une partie seulement du pacte spécifique de Dieu avec cette nation et donc n’ayant aucune importance pour aucune autre personne. Mais même alors, l'inclusion du Sabbat par Dieu dans son alliance avec Israël, avec sa délimitation claire du sabbat comme l'un des Dix Commandements dans Exode 20,  ne fait qu’ajouter du poids à son importance, plutôt que de le dénaturer. À la réalisation de l'alliance du Sinaï, le sabbat était l'un des Dix Commandements repris sur les tables de pierre et gardé dans l'arche de l'alliance. D’autres termes de l'alliance furent considérés comme étant de moindre importance, la preuve en est qu’ils étaient gardés à l'extérieur de l'arche. Une fois de plus, il est logique que Dieu inclue dans Son alliance ces lois et principes dont Il savait qu’elles seraient bonnes pour Israël, en particulier parce qu’Israël serait une nation dont Il espérait qu’elle serait l'exemple à montrer au monde.     

Sous l'alliance du Sinaï, le Sabbat avait une importance nationale ; son respect impliquait toute la communauté. Dieu montra cela en ajoutant au commandement originel de la Genèse une responsabilité commune de l'observance du Sabbat qui impliquait les enfants, les serviteurs et des servantes et même des animaux ainsi que les étrangers au sein des frontières d'Israël (Ex. 20:10).   

RÉPONSE 11

Le commandement du sabbat de Dieu d'Exode 20: 8, «... Souviens-toi du jours de repos pour le sanctifier» représente un exemple de Dieu jouant le rôle de tuteur auprès de Son peuple choisi dans l'obéissance d'une loi universelle, plutôt que Sa singularisation d'une nation à l'obéissance à une loi exclusive ne visant pas le reste de l'humanité. L'avertissement, «Souviens-toi», lui-même, indique que ce commandement n’institue pas le Sabbat pour la première fois, mais plutôt enjoint Israël à observer et à conserver ce qui existe déjà. Le Sabbat existait avant Israël. Certains citent Néhémie 9: 13-14 pour réfuter cela. En fait, ces versets montrent le contraire. Dieu a donné à Israël des lois justes, vraies et bonnes, des statuts et des commandements, et il leur a fait connaître Son Sabbat. Il ne dit pas qu'il commença ou institua le Sabbat avec eux, mais qu’Il le leur fit connaître. Israël en avait perdu le souvenir à ce moment-là, comme c’est le cas des païens aujourd'hui. Mais Dieu révéla le Sabbat à Israël, qui devait devenir Sa nation de l'alliance. Dieu ne créa pas le Sabbat au Sinaï, mais plutôt il le fit entièrement connaitre à cette époque.   

 

RÉPONSE 12

Tout comme le sabbat fut commandé avant l'alliance d'Exode 20-24, alors le Sabbat a également été donné comme une alliance séparée avec une signification particulière dans Exode 31: 12-17. Il fut considéré comme un «signe» (« ct » en hébreu) de la relation particulière entre Dieu et Israël. (D’autres signes dont on se sert ailleurs comme preuve d’alliances sont l'arc-en-ciel (en ce qui concerne l'alliance de Dieu avec l'humanité) tel que raconté dans Genèse 9: 8-17 et la circoncision (comme un signe de l'alliance avec Abraham) comme en Genèse 17: 1-14)   

 

RÉPONSE 13

Pourquoi le jour de Sabbat de Dieu fut-il choisi dans Exode 31 comme un signe? En raison de sa nature. De nombreuses autres nations observaient une partie des lois de Dieu sous une forme ou une autre. Certaines avaient des lois morales assez strictes, généralement pénales. Mais aucune n’observait le jour du Sabbat. C’était la seule loi de Dieu qui allait faire qu’Israël se démarque. Ce serait un signe pour montrer qu'Israël était la nation de Dieu. Cela allait également forcer Israël à se rappeler de Dieu en tant que Créateur: le seul vrai Dieu qui a tout fait. Lorsque les nations des dix tribus d'Israël abandonnèrent plus tard, ce signe du sabbat, elles furent perdues dans l'Histoire. Mais les Juifs continuent à l’observer jusqu’à ce jour, et sont connus grâce à lui. Il est même appelé «juif» par les autres. Le sabbat est le seul commandement sur les dix qui permet de maintenir un lien direct avec Dieu.   

 

RÉPONSE 14

Cette alliance du sabbat de l'Exode devait être «perpétuelle». En référence à cela, certains citent des passages parlant du système sacrificiel qualifié de «pour toujours» (exemple : Ex 29 :28) et concluent que lorsque la Bible utilise le terme «toujours», la signification n’est pas du tout celle-là. Ce n’est pas correct. Le mot en hébreu qui traduit «pour toujours» dans la plupart des cas est «olam». Il peut signifier «le monde» ou même «l'âge».  De cela, nous pouvons arriver à la signification fondamentale de «olam», celle de continuité. Il se réfère essentiellement à une situation dans laquelle il n'y a pas de fin en vue ; cela ne signifie pas nécessairement qu'il n'y a pas de fin, mais juste qu’aucune fin n’est considérée de manière immédiate. Dans certains passages bibliques (par exemple Ex 21 : 6) «olam» signifie évidemment «de manière continue», alors que dans d'autres, le même mot signifie «éternellement». Qu'en est-il de «pour toujours» dans Exode 31? L'idée principale à retenir est que «olam» signifie le fait de faire quelque chose en permanence ou que certaines conditions existent toujours. Nous devons, donc, considérer le contexte. Dans le cas d'un commandement de Dieu, nous pouvons dire qu’il est en vigueur jusqu'à ce que Dieu disent quelque chose de différent. Dans le cas d’Exode 31 le Sabbat demeure entre Dieu et Son peuple. Dieu n'a jamais dit d’arrêter. Même aujourd’hui, Dieu encore ne traite qu’avec des semences d’Israël par Abraham, mais dans le Nouveau Testament, «Israël» est devenu spirituelle et tous les peuples peuvent, par le Christ, devenir «la postérité d'Abraham», héritiers selon la promesse» (Gal. 3:29), dont la promesse du salut «vient des Juifs» (Jn. 4: 22). Tout le monde doit devenir une partie d'Israël pour entrer en relation d'alliance avec Dieu. L'Église est l'Israël de Dieu (Rom. 9 : 6-8)... Donc le sabbat reste un signe juste pour montrer qui est dans cette relation d'alliance avec Dieu, juste qui est la véritable Église, ou qui est le peuple de Dieu. Cette alliance de Sabbat n’est pas la même que l'alliance du Sinaï d’Exode 20-24. Donc, la modification de cette alliance du Sinaï à la Nouvelle Alliance n’affecte pas nécessairement l'alliance du sabbat.   

Ézéchiel 20 :12 montre que Dieu a donné à Israël Son sabbat comme un signe pour une autre raison: afin qu'ils sachent toujours qui était le Dieu qui les sanctifia. Ceci signifie que le sabbat est un moyen par lequel Dieu sanctifie, une méthode que Dieu a choisi pour la consécration par la mise à part pour un but sacré. Certes, la sanctification est encore plus importante dans le sens spirituel de la Nouvelle Alliance que c’était dans le sens physique de l'alliance du Sinaï. Par conséquent, le sens, l'impact et l'importance du sabbat dans sa plus large intention spirituelle sous la Nouvelle Alliance, loin d'être diminuée, doivent en effet être intensifiés pour les chrétiens.   

RÉPONSE 15

Puisque le Sabbat commença à la Création et non avec l'alliance du Sinaï avec Israël et puis fut érigée en signe spécial dans une alliance perpétuelle avec Israël, nous connaissons toujours le Sabbat comme étant l'alliance du peuple de Dieu aujourd'hui: c’est toujours le même signe.  

Une fois de plus, le but de l'alliance du Sabbat spécial d'Exode 31 était d'affecter l'observance du sabbat comme une pratique distinctive qui permettrait d'identifier le peuple de Dieu parmi la population du monde. Ainsi, il servait à différencier les vrais croyants des non-croyants, le peuple de Dieu des païens, et non pas seulement la nation israélite civile des nations cananéennes ou égyptiennes. Puisque le Sabbat était un commandement religieux important de Dieu, son observance aida à identifier le système religieux de Dieu et non pas simplement un système civil ou d'un groupe ethnique. Pour cette raison, ce Pacte Sabbatique spécial s’applique aujourd'hui, avec la même signification spirituellement contraignante pour tous ceux qui souhaitent devenir et rester une partie de la véritable Église de Dieu.   

Lévitique 23 énumère le Sabbat comme une des solennités du Seigneur. D’autres références du Pentateuque et des livres historiques ne jettent plus de lumière importante sur ce qui a déjà été mentionné. Cependant, plusieurs écritures importantes se trouvent dans les derniers prophètes.   

RÉPONSE 16

L’un des plus grands actes d'accusation contre le peuple au sujet du non-respect du Sabbat, ainsi qu’un avertissement qu'une telle action entraînerait le renversement de Jérusalem, fut donné par le prophète Jérémie (Jér. 17: 19-27). Jérémie reçut l’ordre de se présenter aux portes de Jérusalem et d'avertir les dirigeants et le peuple: «Prenez garde à vos âmes ; Ne portez point de fardeau le jour du sabbat, et n’en introduisez point par les portes de Jérusalem. Ne sortez  de vos maisons aucun fardeau le jour, Et ne faites aucun ouvrage ; Mais sanctifiez le jour du sabbat, comme je l'ai ordonné à vos pères » (v. 21-22).   

Les versets 24 à 26 promettent que ceux qui respecteraient le jour du Sabbat seraient bénis et la ville de Jérusalem devrait toujours subsister. Mais le verset 27 met en garde sur les conséquences désastreuses de la négligence en ce qui concerne le Sabbat: «Alors j’allumerai un feu aux portes de la ville, Et il dévorera les palais de Jérusalem et ne se éteindra point.» Cette menace fut mise à exécution: la ville de Jérusalem fut renversée, ses palais et le temple brûlé et la nation de Juda emmenée en captivité. La désobéissance au commandement du Sabbat était évidemment répandue parmi le peuple au cours des dernières années de la période de la monarchie. Jérémie 17:23 confirme ce fait: les habitants de Jérusalem ne tinrent pas compte de l'avertissement de Jérémie d'observer le Sabbat («ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille ; ils ont raidi le cou, Pour ne point écouter et ne point recevoir instruction.»)  

Ezéchiel parle aussi assez fortement contre le non-respect du Sabbat et considère qu'il est l'une des principales raisons pour lesquelles Israël fut emmené en captivité. Le long passage dans le chapitre 20: 10-26 est un brûlant acte d'accusation de la désobéissance continuelle de la nation. La captivité était l'accomplissement d'une promesse faite dans le désert: «Dans le désert, je levai encore ma main vers eux, pour les disperser parmi les nations et les répandre en divers pays, parce qu'ils ne mirent pas en pratique, parce qu’ils rejetèrent, profanèrent mes sabbats, et tournèrent leurs yeux vers les idoles de leurs pères » (v. 23-24). Ceci est un résumé très succinct de la cause de l'exil. De toute évidence, l'une des principales raisons est la profanation du sabbat.   

Esaïe souligna également l'importance du sabbat pour Israël:

«Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté (la poursuite de votre propre entreprise) en mon saint jour, tu fais du sabbat tes délices, pour sanctifier l’Eternel en le glorifiant... je te ferai vais monter sur les hauteurs de la terre.» (Es. 58: 13-14.) 

Cependant, plus universelle en sa nature est la promesse aux Gentils («l'étranger qui s’est uni au Seigneur») qui observera le Sabbat. Non seulement seront-ils acceptés, mais ceux qui seront assez malheureux pour être eunuques, recevront quelque chose de beaucoup plus grand que des enfants, à cause de leur observance fidèle du sabbat. (Es 56: 3-7). Bien que cette promesse s’insère dans le cadre de la nation d'Israël, sa portée internationale ne peut être ignorée.   

RÉPONSE 17

Les captifs après un certain temps furent libérés et certains retournèrent en Palestine. Les livres d'Esdras et de Néhémie décrivent leur retour et leurs tentatives de reconstruire la ville de Jérusalem et son Temple. Il est consigné dans Néhémie chapitre 10 une alliance spéciale faite par certaines des personnes, y compris Néhémie, dans laquelle ils «promirent avec serment et jurèrent de marcher dans la loi de Dieu donnée par Moïse, serviteur de Dieu, d'observer et de mettre en pratique tous les commandements de l'Eternel, notre Seigneur, ses ordonnances et ses lois»(v. 29). Parmi les dispositions de cette alliance était «de rien acheter, le jour du sabbat et les jours de fête, des peuples du pays qui apporteraient à vendre, le jour du sabbat, des marchandises ou denrées alimentaires quelconques.» (v. 31) Ces versets montrent de manière évidente que Néhémie et le peuple reconnaissaient vraiment la gravité du non-respect du Sabbat et son rôle dans la réalisation de leur captivité.   

Néanmoins, il ne fallut pas longtemps pour l'émergence d'un certain laxisme à cet égard. Néhémie se trouva bientôt face à une situation dans laquelle le Sabbat était traité comme un jour ouvrable ordinaire. Il rencontra le problème de front et apparemment le résolut momentanément (Néh. 13: 15-22).   

Durant la période intertestamentaire, un grand réveil eu lieu au sein de la communauté juive à l'égard de l'importance des lois de Dieu. Un catalyseur est le souvenir des exilés ; un autre était le massacre et la persécution provoqués par Antioche Epiphane au cours du deuxième siècle avant Jésus-Christ. La communauté juive «construisit un mur» autour de la loi en ajoutant des règlements bien au-delà des déclarations bibliques dans une tentative de rendre «impossible» à quiconque de penser, même à rompre la loi: l'exemple du sabbat est un de classique.   

Ainsi, alors que nous approchons du temps du ministère de Christ, nous trouvons que le sabbat, en raison d'interprétations sincères mais exagérées de l'homme, n’était plus une joie, mais un fardeau (ce qui à l’origine n’était pas l’intention de Dieu). En conséquence, le Christ a dû clarifier le véritable «esprit» de la loi.   

 

L'ÉGLISE DU NOUVEAU TESTAMENT

Une grande mise en relief sur le sabbat dans l'Ancien Testament. On parle aussi beaucoup de l'observance du sabbat dans le Nouveau Testament. La mise en relief change, cependant, d'un système nationaliste de l'observance du Sabbat communal, respectant la lettre de la loi, à une responsabilité individuelle de culte personnel le jour du sabbat, conformément à l'esprit de la loi. Les questions discutées dans le Nouveau Testament ne font jamais face au fait de savoir si le Sabbat devraient être respecté. Ce serait tout à fait impossible, comme nous allons le voir. Plutôt, ces passages bibliques portent sur la manière dont le Sabbat devrait être respecté.  

 

RÉPONSE 18

Le sabbat du septième jour est observé aujourd'hui par seulement quelques-uns, car il est généralement admis que le Nouveau Testament démontre l'abolition de toute nécessité de respecter le sabbat. Cette hypothèse est rejetée par l'Eglise de Dieu. Certes, il n'y a pas de déclaration explicite comme «les chrétiens doivent observer le sabbat». Lorsque nous repartons à l'environnement du Nouveau Testament, cependant, le fait que nous devrions observer le sabbat est si évident que cette déclaration n’est pas nécessaire.  

Une bonne compréhension du Sabbat dans le Nouveau Testament nécessite un bref résumé de l'état de l'observance du sabbat chez les juifs à l'époque du Christ.   

RÉPONSE 19

GF Moore, le célèbre savant du judaïsme primitif, déclare: «Les deux observances fondamentales du judaïsme sont la circoncision et le sabbat» (Le judaïsme, II, 16). C’était aussi vrai au cours du premier siècle de notre ère comme à tout autre moment. Ces deux pratiques ont été désignées comme des «signes» (en hébreu ‘ot) et une «alliance éternelle» (berit ‘olam) dans l'Ancien Testament. I Maccabées 2: 32 et les versets suivants décrivent un groupe de Juifs qui ont été massacrés parce qu'ils refusaient de se défendre le jour du Sabbat. En conséquence, Mattathias et ses partisans choisirent de combattre en légitime défense ce jour-là si nécessaire, mais même alors, ils ne prendraient pas l'offensive (I Macc. 2:41; 11 Macc 8: 26 et suivants).   

 

Le livre des Jubilés (2ème siècle avant Jésus-Christ) donne quelques règlements détaillés du Sabbat … Les choses interdites incluaient la préparation des aliments, transporter quoi que ce soit entre des maisons, puiser de l'eau, faire du cheval ou se déplacer en navire, de faire la guerre ou d'avoir des relations sexuelles (2: 29- 30; 50: 8,12). La communauté de Qumran avait un certain nombre de ces mêmes règlements. D’autres interdictions incluaient aller à plus de mille coudées de sa ville, aider un animal à sortir d’une fosse ou à mettre bas, et, apparemment, même utiliser tout instrument pour sauver un être humain de l’eau ou du feu (Pacte de Damas 10/14 au 11/18).   

Des études savantes récentes ont souligné l'extrême rigueur et l'administration rigoureuse de l'observance du Sabbat au temps de Jésus, même en comparaison avec les écrits rabbiniques ultérieurs dans la Michna.   

Par conséquent, quand Jésus fut interpellé au sujet de certaines des choses qu’Il faisait le jour du Sabbat, ce n’était pas pour avoir violé des interdictions spécifiées de l'Ancien Testament, mais pour le désaveu de règlements traditionnels non inspirés au sujet du Sabbat. L'Ancien Testament n'a pas interdit à quelqu'un de ramasser de graines de blé pendant le Sabbatet et le manger sur place. Pourtant, lorsque Jésus et Ses disciples le firent, ils furent interpellés. La raison? Parce que les chefs religieux avaient classé la cueillette des épis comme étant une «récolte» et le fait de frotter les grains en vrac comme étant du «battage».   

L'incident des disciples plumant du grain en vue d’en manger dans les champs (Mt. 12: 1-8; Mc 2, 23-28; Lc 6:.. 1-5) n’était en aucun cas une violation du droit de propriété puisque cela était expressément autorisé par l’Ancien Testament (Deut. 23:25). Ils furent accusés seulement de ne pas avoir respecté le Sabbat. Jésus ne défendit pas leurs actions sur la base selon laquelle le Sabbat avait disparu. Plutôt, il utilisa des analogies pertinentes: David et les pains de proposition (selon la version révisée King James: «pain de la Présence ») et les prêtres dans le temple. C’est seulement après qu’Il ait montré que les actions des disciples n’étaient pas une véritable violation du Sabbat qu'il affirma: «Le Sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat; c’est pourquoi le Fils de l'homme est maître même du sabbat.» (Mc 2, 27-28.) Par ce moyen, il ne montra pas que le Sabbat avait été supprimé, mais plutôt l'esprit approprié dans lequel le Sabbat devait être observé. Clairement, Jésus respectait le Sabbat et n’était pas un violateur du Sabbat.  

De même, il était interdit par la loi juive extrabiblique de traiter une maladie lorsque la vie de la personne malade n’était pas en danger immédiat. Bien qu’il fut observé par les pharisiens et les scribes, Jésus guérit un homme à la main desséchée le jour du sabbat (Mt 12: 9-14; Mc 3: 1-6; Lc 6:.. 6-11). Pour se défendre, il a utilisé l'analogie portant sur le fait de tirer un mouton hors d’une fosse le jour du Sabbat. Cela montre que ce n’était pas Son intention de ne pas respecter le Sabbat mais de montrer que soulager la souffrance était tout à fait conforme à l'objectif du jour.   

De même, quand il guérit un infirme qui avait été malade pendant 38 années, Il dit à l'homme de prendre son lit et de rentrer chez lui (Jean 5: 8). Ce transport de quelques onces de poids n’était en aucune façon une violation de la loi contre le fait de porter un fardeau le jour du Sabbat (Jér. 17: 21, 22, 27). Ce n’était que l'avis de certains chefs religieux qui l'observaient qu'il n’avait pas respecté les passages bibliques ayant traits au Sabbat tel qu’apparaissant dans les évangiles. (D’autres guérisons sont également décrites dans des passages tels que Jean 9; Luc 13: 10-13; 14: 2-4).   

Un passage trouve l’assentiment de tous, du moins dans la mesure où une référence claire à l'observance du Sabbat d’après la propre vie de Jésus. Il s'agit de Matthieu 24:20: «Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat.» Cette mise en garde s’adresse aux propres disciples de Jésus. Et de telles instructions auraient eu peu de place dans une communauté n’observant pas le Sabbat. Les savants sont presque unanimes que cela se réfère au moins aux années plus lointaines de la guerre de 66-70 contre Rome, longtemps après la mort de Jésus. (Les deux implications de cette prophétie montrent également que Jésus savait que le sabbat serait observé au cours des millénaires de Son peuple plus tard dans les «temps de la fin.»)   

En outre, le propre exemple du Christ d'assister aux cultes hebdomadaires à la synagogue est important. Dans Luc 4, Jésus assiste au culte à la synagogue le jour du sabbat, dans sa propre ville, «selon sa coutume» (v. 16). Evidemment, cela n’avait pas été jusqu'ici Son habitude de parler dans la synagogue puisque tous étaient étonnés de son enseignement. Ceci indique qu’Il assistait à des services réguliers comme moyen de l'observance du Sabbat plutôt que juste pour le but de l'enseignement. Et il est impossible de mettre l'accent sur l'importance du propre exemple du Christ puisqu'Il dit à Ses disciples d'enseigner à toutes les nations les choses qu'Il leur avait ordonné (Mt 28:20).  

Ainsi, nous pouvons conclure que l'image de Jésus comme un transgresseur de la loi ou un antinomique radical, qui prévaut dans certains cercles fondamentalistes, est facilement réfutée par les Écritures et est aussi généralement rejetée par les spécialistes.   

L'argument selon lequel les chrétiens d'aujourd'hui ne doivent pas faire ce que Jésus a lui-même fait et enseigné est réfutée par Matthieu 28:20, comme mentionné ci-dessus, lorsqu’il est dit aux disciples d'enseigner ce que Jésus leur avait ordonné. En outre, Matthieu 11:13 montre que «tous les prophètes et la loi» étaient en vigueur jusqu'à Jean ; cela signifie que les propres actions et les enseignements de Jésus étaient plus que simplement accomplir le Pacte du Sinaï, et établissait le bon exemple pour tous les chrétiens de tous les temps.  

RÉPONSE 23

Il est très clair que l'Église de Jérusalem n'a jamais abandonné l'observance du sabbat à l'époque du Nouveau Testament. Lors de la dernière visite de Paul à Jérusalem (environ 58-60 après Jésus-Christ), Jacques et tous les anciens de l'Eglise dirent à Paul comment les milliers de Juifs convertis «étaient tous zélés  [d’ardents défenseurs, Moffatt] de la loi.» (Actes 21: 20) Dans un tel environnement, il est inconcevable que le cher Sabbat saint ne soit plus respecté.   

Dans sa lettre à l'Église de Rome dans cette même période, de 55 à 59 de notre ère, Paul leur rappelle que les Gentils «ont eu part à leurs avantages spirituels» en référence directe aux pauvres saints dans l'Eglise de Jérusalem pour qui Paul demandait des contributions physiques (Rom. 15: 26-27). On ne peut pas imaginer que «participer aux biens spirituels» n’incluent pas le culte le jour du Sabbat, puisqu’il était totalement vénéré par les chrétiens juifs à Jérusalem et constituait une partie importante de leur vie spirituelle.  

RÉPONSE 20

La première conférence ministérielle dans l'Église apostolique est très instructive à la fois pour ce qui était dit et pour ce qui n'était pas dit (Actes 15). Au cours de l’année 49-50 après Jésus-Christ, la question de savoir si la circoncision était nécessaire pour le salut causa une telle dissension dans l'Église que Paul et Barnabas montèrent à Jérusalem pour discuter de la question avec les apôtres et les anciens. Diverses questions d'actualité furent abordées, telles que l'idolâtrie, la fornication et certaines lois sur le manger, mais le Sabbat ne fut pas du tout examiné. Ce n’était pas pertinent. Pourquoi? Tout simplement parce que ce n’était pas un problème. Personne dans toute la chrétienté n’enseignait encore que le sabbat ne devait pas à être observé et sanctifié par l'Église. En fait, il apparaît que c’était plutôt le contraire. Jacques, qui semble avoir été la personne responsable, conclut en se référant à ce qui se passait réellement dans ce moment crucial : «Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues» (Actes 15:21). Comme S. Bacchiocchi, un savant qui a étudié la question, a écrit:      

«Notons que la déclaration de Jacques se réfère spécifiquement aux pagano-chrétiens en dehors de la Judée. Il est donc important de noter que les gentils chrétiens (éventuellement des anciens «prosélytes ou des personnes craignant Dieu») allaient encore à la synagogue, écoutant la lecture et l'exposé des Écritures lors de  «chaque sabbat.» Le silence total du Conseil sur une question aussi importante qu’un nouveau jour de culte [ou l'élimination ou même le dénigrement de la journée de culte et cela de longue date] semble indiquer qu'un tel problème n’avait pas encore surgi.

RÉPONSE 20 & 21

Ainsi, on peut voir que Actes 15:21 est un passage très intéressant de l’écriture, quoique, peut-être, un peu énigmatique. Jacques ne fait pas de ce qu’il dit un grand problème ; apparemment, cela n’est pas nécessaire. Il explique tout simplement pourquoi cette grande conférence devait se prononcer non seulement sur quelques-unes des choses dont les gentils chrétiens devaient s’abstenir: « les souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang» (Actes 15:20). De toute évidence, il y avait d'autres choses dont les chrétiens devaient s’abstenir, comme de déshonorer les parents, de tuer, de mentir, etc., mais Jacques dit tout simplement que toutes ces autres responsabilités des chrétiens étaient bien connues puisque les lois de Dieu ont été lues lors de chaque Sabbat dans la synagogue.   

En ce qui concerne la circoncision, une décision spécifique fut prise par l’Eglise, conformément à l'autorité de lier et de délier donnée par Dieu (Mt 16:19), de ne pas l'exiger pour les gentils chrétiens.   

Le réplique traditionnelle anti-Sabbat dans Actes 15, demande comment l'exigence de l'observance du sabbat peut être maintenue et au même moment la nécessité de la circoncision exclue. Ou formulé autrement, pourquoi l'abrogation du commandement du sabbat ne peut pas être inclue dans l'abrogation de la circoncision qui symbolisait l'alliance du Sinaï?   

La réponse est presque entièrement contenue dans la question elle-même. La circoncision de la chair en effet symbolisait l'alliance du Sinaï qui avait maintenant été remplacée par les termes de la Nouvelle Alliance. Mais le sabbat transcendait de loin l'alliance au Sinaï dans les deux sens: il fut institué lors de la Création, longtemps avant le Sinaï ; et il préfigure aussi le futur repos millénaire dans le Royaume de Dieu. Le sabbat, en fait, sera observé après le retour de Christ, quand la plénitude de la Nouvelle Alliance se répandra sur toute la terre (Es. 66:23).   

RÉPONSE 22

L'image de l'Église primitive des Gentils dans Actes illustre l'observance continuelle du Sabbat. Dans Actes 13, nous apprenons que les Apôtres Paul et Barnabas prêchèrent dans la synagogue d'Antioche de Pisidie le jour du sabbat (v. 14). Ils eurent tellement de succès qu'ils furent invités à revenir le lendemain du Sabbat. Actes 13: 42-43 est alors un passage intéressant. Il montre que les Juifs rejetèrent le message fort de Paul et sortirent de la synagogue. Mais les Gentils voulaient en entendre plus et supplièrent Paul de leur prêcher lors du Sabbat. Voici des Gentils, ne demandant pas de se rencontrer un dimanche ou un soir de semaine, mais le jour du Sabbat. Le sabbat suivant, presque toute la ville vint d'entendre parler Paul (v. 44). Notez que les Juifs n’en faisaient pas partie ; ils étaient en colère contre Paul (v. 45). C’était une réunion de Gentils (v. 48) au jour du Sabbat! Ils connaissaient l'importance du jour du Sabbat. Si Paul avait voulu rencontrer les Gentils un dimanche, il aurait pu facilement dire: «Nous pouvons tout simplement nous assembler demain le jour du Seigneur.» Mais ce n’était pas le cas. Ils attendaient toute une semaine puis le jour du Sabbat suivant, nous trouvons Paul prêchant à toute une ville de Gentils! Il n’essayait pas d'impressionner les Juifs. Ils s’étaient détournés de lui. Mais Paul observai le Sabbat, et ici il l'approuve pour l'ensemble du monde des Gentils.     

Dans Actes 16:13, Paul va à un lieu de prière (apparemment parce qu'il n'y avait pas de synagogue). C’était, en fait, la coutume de Paul d’aller à la synagogue le jour du sabbat (Actes 17: 1-2). Bien que ces occasions aient été utilisées comme des occasions pour répandre l'évangile, comme ce serait naturel, elles sont certainement aussi d'autres exemples de l'adoration de Paul envers Dieu spécifiquement le jour du Sabbat.  

Le point qui doit être compris dans cette réunion au jour du Sabbat était tout à fait normal pour les Gentils. Il n'y avait rien d'extraordinaire, rien à faire à propos de cette question. Ce que nous trouvons consigné dans le livre des Actes sont en effet quelques commentaires par Luc concernant ce qui était arrivé. Tout le monde savait, et pour Théophile (à qui le livre était adressé selon Actes 1: 1), il était évident que l'Eglise entière, Gentils et juifs, se rencontraient le jour du Sabbat, comme des Israélites spirituels. C’est ce à quoi on pouvait s’attendre: Paul prêchant le jour du sabbat, puis rencontrant les Gentils le même jour. Il n’y avait en cela rien d'inhabituel. Ainsi, nous pouvons maintenant examiner Actes en comparant ce livre aux évangiles et ne trouver aucun d'enseignement, pas même un indice que le jour du sabbat avait été supprimé ou modifié. Au contraire, nous voyons comment Jésus et Paul le respectait, l’enseignait et se rencontraient avec d’autres pour adorer Dieu le jour du sabbat.   

Il est également significatif que le sabbat soit appelé le sabbat. Ce n’était pas une façon grecque commune de se référer au septième jour de la semaine. Ainsi, Luc donne effectivement un sens supplémentaire au sabbat en s’y référant par son nom. Il ne l’appelle pas le «sabbat juif», mais simplement «le sabbat». (Le mot hébreu ou araméen fut, en fait, emprunté par les auteurs du Nouveau Testament.)   

Actes fut écrit des années après la résurrection de Jésus et de la mise en place de l'Église dans les régions des Gentils ainsi que celles des juifs. Si le sabbat avait été enlevé, il aurait disparu depuis longtemps. La date était probablement au milieu ou la fin des années 60 après Jésus-Christ. Il n’était pas commun pour les Gentils d’appeler le septième jour de la semaine «sabbat», pas plus qu'il n’est courant aux États-Unis d’appeler samedi le jour du sabbat (Et Théophile, à qui le livre était adressé, aurait pu être un Gentil). Donc, quand Luc dit que Paul entra dans la synagogue le jour du sabbat, il commente en effet que c’était le sabbat de Dieu ou le jour de repos , car il l'appelle juste comme cela. La connotation serait la même aujourd'hui si nous entendions quelqu'un appeler samedi «le sabbat» ; on pourrait penser qu'il est significatif et supposerions probablement que cette personne respecte samedi comme son sabbat ou jour de repos. La même chose vaut pour Luc 23:56. Les femmes se reposèrent le jour du sabbat, «selon le quatrième commandement ». Ce n’est pas conçu comme un simple récit historique, mais comme un commentaire sur ce jour même comme étant effectivement le jour du sabbat. Appeler le septième jour «sabbat» est alors très important, en particulier autour de 63 après JC, lorsque Luc écrivit son évangile. Il y a plus de preuves concrètes dans les Actes, que Paul et tous les apôtres observaient le Sabbat. Peut-être la meilleure preuve, c’est qu'ils n’ont jamais été accusés par les Juifs de ne pas le respecter. Notez à cet égard Jean 5: 9-18 et 9: 13-16. Voici ces hommes pensaient que Jésus avait rompu le Sabbat en guérissant ce jour-là. Ils voulaient le tuer pour cela et revendiquèrent le droit légal de le faire. C’était grave. C’était un enjeu majeur pour eux. Puis, dans le dernier passage, certains d'entre eux de conclure que Jésus ne pouvait pas être de Dieu, parce qu'il ne respectait pas le sabbat. Ce que nous trouvons dans les Actes sont des attaques vicieuses similaires sur Paul, un contraste frappant concernant les accusations de ne pas observer le sabbat.          

Les Juifs de Palestine en voulaient vraiment à Paul. Ils voulaient trouver quelque chose contre lui. Il était constamment sous attaque. Mais il n'a même jamais été accusé de violer le sabbat comme ce fut le cas pour Jésus. Cela prouve qu'il ne fut jamais tenté de ne pas le respecter ou encore qu’il a effectivement enseigné contre lui. Paul, en réalité, respecta plus les lois du Pacte Sinaïtique qu’il ne le devait (Actes 21: 17-27), donc évidemment il a respecté le Sabbat qui était considéré comme tellement plus important. Paul ne mentait pas ou ne témoignait pas de quelque chose qui n’était pas vrai. Jacques n’était pas dupe. Actes 21:24 est vrai: c’est ce que Paul fit ; il respecta la loi, mêmes ses «coutumes ». Donc, il est clair, qu’il a également observé le Sabbat. Les Dix Commandements ou la vie morale ne sont même pas en question. Jacques ne voulait pas dire dans les versets 21 à 24 que Paul n’observait pas le Sabbat, qu’il mentait, tuait ou autrement enfreignait la loi. Il n'y aurait pas eu de question sur ces grands sujets. La question était de savoir combien de cérémonies et de rituels un Juif converti devrait continuer à respecter.      

Nous pouvons être absolument sûrs que l'Eglise de Jérusalem observait le Sabbat. Jacques et les autres avaient la faveur du peuple ; même des prêtres obéissaient à la foi (Actes 2:47; 6: 7). Cela aurait été tout à fait impossible si l'Eglise avait eu une réunion le dimanche (ou tout autre jour) et violait le Sabbat. Si cela avait été le cas, cela aurait été mentionné comme la principale accusation contre l'Eglise et son plus grand problème. L'Eglise était, en effet, persécutée par les chefs religieux de l’époque, mais pas au sujet du non-respect du Sabbat.  

Les savants reconnaissent que les églises chrétiennes palestiniennes continuèrent à observer le Sabbat même après la rupture avec le judaïsme. Alors que l'apôtre Paul est considéré par certains comme l’un des instigateurs d'une séparation à grande échelle de la loi juive, une telle interprétation dépend en partie de l'interprétation de documents extérieurs et postérieurs au Nouveau Testament.   

Dans plusieurs cas, Paul fait appel aux enseignements de Jésus comme soubassement de ses propres commandements. Nous trouvons ces trois exemples majeurs dans I Corinthiens: dans le chapitre 7 (sur le mariage); dans le chapitre 9 (sur le soutien du ministère); et au chapitre 11 (sur la «Cène du Seigneur»). Si Jésus avait fait disparaître le jour du sabbat, il est inconcevable que Paul l’eût ignoré. Pourtant, si Jésus s’était débarrassé du Sabbat et que Paul l’ait su, il est absolument inconcevable que Paul n’ait pas cité cela comme preuve pour ses propres enseignements présumés contre le sabbat, si ceux-ci avaient existés.   

RÉPONSE 24

Certaines écritures dans les écrits de Paul sont souvent invoqués comme preuve de sa prétendue position que l'observance du sabbat est inutile ou même mauvaise. Par exemple, il est souvent dit que Romains 14: 5 à 6 montrent que l’on peut considérer n’importe quel jour comme étant saint, mais cela n’est effectivement dit nulle part. Puisque le fait de manger est mentionné plusieurs fois dans le passage, certains commentateurs suggèrent qu'il peut être une question de jours de jeûne ou autre chose à faire avec de la nourriture. Le verset 5 parle du fait d’estimer plus un jour par rapport à un autre, sans toutefois donner la raison de la préférence. Le mot «estime» (du grec krino) n’est utilisé que lorsque l’on parle d’observer un jour saint. De même, au verset 6, le mot phroneo («à l’égard» selon la King James version et «observe» dans la version révisée) n’est utilisé que pour se référer à l'observation des festivals. Pour utiliser ce passage comme preuve que Paul ne croyait plus à l'observance du sabbat nécessaire, nécessite que les anti-Sabbatariens démontrent que c’est en fait ce qui se cache derrière cette déclaration, ce qui n'a pas été fait jusqu'à ce jour.  

La référence aux «jours, mois, saisons et années» dans Galates 4: 10 est fréquemment appliquée au respect du sabbat juif et du jour saint. Cela se base sur l’apparente identité juive de ceux qui étaient à l'origine des problèmes en Galatie. Bien que les fauteurs de troubles aient certaines caractéristiques qui leur collaient l'étiquette «Juif» (par exemple la circoncision), cela ne donne pas de précisions sur la situation. Était-ce des pharisiens, des esséniens ou une sorte de groupe syncrétique? Quel était le rôle de l’astrologie? Quelle était la composition de la congrégation des Galates? Ces choses-là sont souvent supposées plutôt que prouvées.   

Le fait est que nous ne savons rien sur le groupe à l'origine du problème en dehors de ce que l'épître elle-même nous en dit. Supposer plus que cela, ne signifie pas s’appuyer sur la preuve. Pourquoi Paul parle-t-il de leur «retour en arrière» à des «faibles et pauvres rudiments» (v. 9)? Ces Galates ne semblaient pas être d'anciens Juifs, car ils recevaient la circoncision, ce que des Juifs auraient déjà. Sauf si l'on comprend le «retour en arrière» comme une expression purement métaphorique, on peut supposer qu'ils revenaient à leur ancienne condition païenne.   

Une autre preuve se trouve dans le vocabulaire. Pourquoi parlerait-on de «jours» (hemerai), «mois» (Menai), «saisons» (Kairoi) et «année» (eniautoi), si l'on avait les festivals de l'Ancien Testament à l'esprit? On pourrait s’attendre à lire «sabbat», «jour de fête» (heorte), ou des termes similaires, mais pas de vagues références à des «jours» et commentaires problématiques et non précis sur «saisons» et «année». Il est étrange que Paul parvienne à ne pas utiliser un seul mot normal pour les célébrations hebdomadaires ou annuelles, si c’est ce qu'il avait à l’esprit. Nous ne pouvons que conclure que le passage ne peut légitimement être utilisé comme preuve de l’abolition du Sabbat. En effet, dans le monde des Gentils, jusqu'à un tiers des jours de l'année était spécial, d'une manière ou d'une autre, avec certaines restrictions, etc. En outre, certains mois étaient considérés comme sacrés. Les Juifs n’ont jamais observé de mois.   

Colossiens 2:16 est la première Écriture à donner une certaine référence au sabbat et aux jours saints annuels. Encore une fois, nous avons un problème de fond. Nous avons évidemment un groupe syncrétique à l'Église de Colosse. Certaines pratiques ascétiques de philosophies païennes sont mentionnés (Col 2: 8, 18-23). Par conséquent, il n’est pas surprenant que Paul dise, «Que personne ne vous porte un jugement sur les questions de nourriture et de boisson», puisque certaines personnes apparemment exerçaient ce type de jugements. Bien sûr, manger et boire sont seulement un «reflet» (précurseur) de ce qui est à venir, car le «corps» physique (but ultime) appartient à Christ. Est-ce que cela signifie que nous ne devrions plus manger et boire? Pas du tout. Paul montre que les pratiques ascétiques que les uns voulaient faire respecter avaient peu de substance réelle, la restauration ou l'abstinence n’étant pas la fin, mais seulement un moyen pour arriver à la fin. Un observateur du sabbat pourrait dire la même chose du Sabbat et les jours saints. Elles sont (pas étaient) le reflet de ce qui est à venir; et sont donc toujours importantes et nécessaires, tout comme manger et boire le sont.   

Qu'est-ce que Paul instruisit spécifiquement à l'Église de Colosses? Avec notre perspective historique, il est difficile de le savoir avec certitude. Paul encourageait-il les Colossiens qui étaient troublés par des nations païennes qui critiquaient les nouveaux convertis qui observaient le Sabbat? Ou Paul apaisait-il les craintes des frères qui étaient critiqués par des juifs adeptes du prosélytisme sur la manière dont ils observaient le Sabbat? (Depuis que Jésus avait enseigné le Sabbat comme une bénédiction pour l'homme et non un fardeau, certaines factions juives extrêmement zélées pourraient bien avoir affirmé que les nouveaux convertis violaient le Sabbat alors qu'en fait ceux-ci l’observaient précisément comme Jésus lui-même l’avait fait.) Dans les deux cas, Colossiens 2:16 se transforme en un énoncé clair attestant que les chrétiens Gentils observaient le Sabbat. Ce qui est absolument certain, c’est que Paul ne parle pas contre l'observance du sabbat. S’il enseignait contre le Sabbat dans Colossiens 2, la discussion dans le Nouveau Testament aurait été énorme. Aucune discussion ou dissension de la sorte n’existe.  

Le fait que Paul s’attende que les Gentils observent la loi est démontré dans de nombreuses écritures à travers le livre de Romains. Romains 2 (par exemple Rom 3:31; 7:12, 22 etc.): 25-29 est particulièrement intéressant et direct, quoique souvent négligé. Ici les Gentils non-circoncis sont exhortés à être circoncis du cœur (v. 29) et à devenir Juifs au-dedans d’eux-mêmes en gardant «la justice de la loi» (v. 26) et en respectant la loi (v. 27). (Évidemment, Paul n’aurait pas pu signifier la pleine Alliance Sinaïtique dans son utilisation du terme «loi» ici, puisque la circoncision était une partie de la loi.) Seulement avec l'Esprit de Dieu, par le Christ, un être humain peut accomplir la justice de la loi (Rom. 8: 4) et «prendre plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur» (Rom. 7:22).   

Mis à part les versets réels du Nouveau Testament dans lesquels l'observance du Sabbat est directement mentionnée, la question de savoir pourquoi la loi du Sabbat n’est pas répétée comme un commandement direct doit être examinée. Une comparaison du traitement dans le Nouveau Testament de la loi de la circoncision et du Sabbat (les deux grands piliers de la foi juive à l'époque du Christ) va illustrer le problème, et fournir la solution.   

L'observance du sabbat était une pratique parmi tous les Juifs, en Palestine ainsi que dans la diaspora. En fait, l'observance du sabbat était très influente dans le monde romain dans son ensemble parmi les non-Juifs.*  

* Ceci est clair à partir du nombre de références chez divers auteurs dans les premiers siècles avant et après Jésus-Christ. Horace montre que beaucoup de gens avaient «rejoint» les Juifs ou au moins faisaient attention à ce qu’ils accomplissaient le jour du Sabbat pour éviter d'offenser les scrupules juifs (1,4 Satires .14ss; 1.9.60 ss). Ovide indique que de nombreuses jeunes filles romaines fréquentaient la synagogue le jour du Sabbat (Ars Amatoria 1,75 et 415). D’autres écrivains qui indiquent la grande influence juive, souvent avec l'observance du Sabbat de quelque sorte que ce soit, sont Tibulle (1.3.13 ss); Seneca (Épître 2, 40); et Juvénal (Satire 14.96c ss). Un historien a résumé la situation comme suit: «une observance du sabbat ... est devenue très courante dans certains quartiers de Rome sous l'Empire» (Dill, Roman Society from Nero to Marcus Aurelius, page 84).   

La circoncision était également un pilier majeur de la foi juive. Pour qu’un homme devienne un prosélyte complet au judaïsme, la circoncision était nécessaire. Pas contre nature, quelques hommes étaient prêts à suivre ce chemin, pourtant, cela n'a pas n’empêché un grand nombre à «craindre Dieu» ou être des «semi-prosélytes». Ceci était particulièrement populaire en dehors de la Palestine dans la diaspora. Il était considéré comme suffisant d’accepter la croyance en un seul Dieu et d’adopter un minimum d'autres commandements, comme le Sabbat, les lois alimentaires et les exigences éthiques fondamentales. Même si ces personnes n’étaient pas convertis, à proprement parler, elles étaient encouragées par les dirigeants juifs et s’attendaient à bénéficier de la faveur de Dieu autant que les Juifs de naissance (voir par exemple, GF Moore, Judaism II, 325; G. Bornkamm, Paul 10; KG Kuhn, TDNT VI, 731).   

Cependant, même les «craignant Dieu» qui n’étaient pas forcés de vivre avec l’ablation du prépuce devaient tout de même observer le Sabbat, deuxième principe majeur du judaïsme. Cela pose une question plutôt évidente mais cruciale: si la circoncision, qui de toute façon n’était pas une exigence universelle pour les Gentils, était une question majeure dans le Nouveau Testament, pourquoi le sabbat n’était-il pas sujet à controverse?  

Nous devons nous rappeler que nous ne traitons pas d’un point mineur. Sur une question sans importance, le silence du Nouveau Testament pourrait être purement accidentel. Mais nous avons affaire à l'un des deux principaux piliers de la religion juive à l'époque.   

Il n’est guère besoin de souligner, bien sûr, que la circoncision était une question importante dans les premières années de l'Église apostolique. Tant que les seuls nouveaux convertis étaient juifs, le problème ne se posait pas. Mais il ne fallut pas longtemps avant la conversion de Corneille (Actes 10à 11). Dieu donna clairement son Esprit sans exiger la circoncision. Quand la foi de Pierre fut remise en question à ce sujet, sa réponse semblait avoir apaisé les objections.   

Cependant, elle ne fut pas été complètement réglée, puisqu’elle survint à nouveau, menant à la convocation du Conseil dans Actes 15. Même alors la circoncision doit avoir été un problème, parce que Paul continue à la mentionner. Ceux qui troublaient les Galates évidemment enseignaient la circoncision, de sorte que Paul dans l'exaspération, souhaita ironiquement qu'ils glissent et se castrent (Gal. 5:12). Il dit à plusieurs reprises que ni la circoncision ni l'incirconcision (physique) n’a de conséquence spirituelle (I Cor 7:19; Gal 5: 6). C’est la circoncision spirituelle du cœur qui compte (Rom. 2:29 ss).   

Ce «pilier» du judaïsme était si important qu'il avait reçu une attention considérable dans le Nouveau Testament. Malgré des précédents de conversion sans circoncision, le sujet était débattu avec vigueur dans l'Église primitive. Pourtant, l'autre pilier, le Sabbat, ne reçut nulle part un traitement comparable. Le silence sur ce point ne semble guère accidentel. Compte tenu de la situation historique, le silence signifie sans aucun doute que le Sabbat était un faux problème, jamais contesté ou remis en question. La conclusion nécessaire doit donc être que l'observance du Sabbat était à la fois enseignée et suivie par l'Église primitive.      

L'observance du sabbat était si importante dans la religion juive qu’il y a des déclarations dans la littérature Talmudique disant que l'observance du sabbat est l'équivalent de l'alliance avec Abraham, et que la loi du sabbat est égale à toutes les autres lois et commandements la Torah! (Mekhilta 63; Pesikta Rabbti 23; Talmud Palestinien Berachot 3; Nedarim 38; Exode de Rabba 25.). Bien qu’il s’agisse de textes post-premier siècle, ils illustrent ce qui est également clair dans les documents antérieurs: l'importance reconnue du Sabbat pour le judaïsme est très pertinente pour parvenir à une compréhension précise de l'enseignement du Nouveau Testament concernant l'observance du Sabbat pour le chrétien.  

L'énorme importance du sabbat dans le judaïsme du premier siècle est une puissante preuve corroborant que ni Jésus ni aucun des Apôtres qui le suivait, n’ont jamais supprimé l’observance du Sabbat, le jour que Dieu créa pour le repos et le culte. Les quelques passages bibliques (principalement dans les écrits de Paul) souvent citées pour tenter de mettre fin à l'obligation des chrétiens d'observer le sabbat, sont pâles par rapport à l'importance écrasante du Sabbat. Si les Apôtres avaient osé éliminer le Sabbat, un conflit gigantesque aurait sûrement explosé dans le Nouveau Testament. Comparez la controverse majeure dans l'Église du Nouveau Testament sur la circoncision (par exemple, Actes 15), qui fut déclarée inutile ou facultative pour les chrétiens, avec la controverse relativement mineure sur la façon dont un chrétien doit observer le Sabbat (par opposition à la réglementation «coutumière» et rigoureuse de la loi juive en vigueur).  

Puisque Le sabbat était considéré par les Juifs comme étant si important, (aussi important que tout le reste de la loi mis en place dans certains milieux -voir ci-dessus), si Jésus et ses Apôtres avaient enseigné et pratiqué l'abrogation totale du commandement du Sabbat comme cela est souvent dit, alors la controverse religieuse et les disputes auraient forcément rempli les évangiles, le livre des Actes et toutes les épîtres. Il n'y a pas de telle controverse énorme dans le Nouveau Testament, et donc nous ne pouvons que conclure que le Sabbat n’était pas abrogé!  

Cela expliquerait aussi pourquoi nous ne trouvons pas de réaffirmations répétées du Sabbat comme un commandement de Dieu. Il est mentionné, bien sûr (comme déjà indiqué), mais tous dans le monde du Nouveau Testament connaissait déjà ou croyait en l'importance du Sabbat. Il n'y avait pas le moindre doute ou incertitude. Mettre l'accent sur l'observance du Sabbat dans le Nouveau Testament aurait été comme le proverbial «transporter du charbon à Newcastle» ou «apporter de la glace aux Esquimaux en hiver ». La question à laquelle Jésus (et plus tard les Apôtres) répondirent n’était pas s’il fallait observer le Sabbat (il avait toujours été vénéré comme étant le quatrième des Dix Commandements), mais plutôt de savoir comment observer le sabbat à la lumière des concepts restrictifs de la journée.  

La littérature historique couramment disponible témoigne du fait que les chrétiens observaient le Sabbat, même après l'époque du Nouveau Testament. Eusèbe rapporte que même l'aile libérale des chrétiens juifs «partageaient l'impiété de l'ancienne classe [aile radicale], en ce qu'ils étaient tout aussi zélé pour insister sur l'observance littérale de la loi». S. Bacchiocchi écrit qu'aux environs de 80- 90 Après Jésus-Christ, «les autorités rabbiniques reconstituées à Jamnia [après la chute de Jérusalem] introduisirent un test, sous la forme d'une malédiction prononcée dans la célèbre prière quotidienne Shemoneh Esreh par un adhérent au service de la synagogue, contre les chrétiens. Le fait qu'un test ait dû être introduit pour détecter la présence des chrétiens dans la synagogue semble indiquer, comme le juge Parkes, que des judéo-chrétiens fréquentaient encore la synagogue. Il semblerait donc qu'aucune rupture radicale avec le judaïsme n’eut lieu jusqu'à l’année 135 après Jésus-Christ.»  

C’est à partir de 135 après Jésus-Christ, quand les Romains écrasèrent la révolte de Bar Kokhba et interdirent l'observation traditionnelle de nombreuses lois juives, y compris le jour du sabbat, que les nouveaux dirigeants des Gentils de l'Église de Jérusalem commencèrent probablement à adopter l'observance du dimanche hebdomadaire, établissant ainsi dimanche jour de culte. Cela était devenu nécessaire afin d'éliminer toute association possible avec le judaïsme et toute suspicion en résultant aux yeux des seigneurs romains.   

Néanmoins, l'observance du sabbat était une tradition si forte qu'elle continua à côté de dimanche pendant plusieurs siècles, même dans de grandes parties de la chrétienté catholique. Par exemple, les soi-disant Constitutions apostoliques (environ 375-400) exhortent les fidèles à s’assembler «le jour du sabbat et... le jour du Seigneur» (2.59. 1). Les deux jours doivent être des fêtes (7.23.2); les esclaves chrétiens doivent être autorisés à se reposer pendant ces deux jours (8,33. 1). Même si on donne à dimanche une valeur légèrement supérieure, le Sabbat doit être célébré comme étant le mémorial de la création et un temps pour la piété (7.36.1-2).   

L'un des grands théologiens catholiques de l'Est, Grégoire de Nysse (environ 335 à 394), écrit: «Avec quel visage oserez-vous voir le jour du Seigneur, si vous avez méprisé le jour du Sabbat?... Car ce sont des journées sœurs» (De Castig 2). Même le fameux théologien Alexandrin Oricren, la source de tant de choses dans la théologie catholique ultérieure, a écrit dans son Hom. Num. 23,4:  

«Laissant de côté, donc, les observances juives du Sabbat, voyons de quelle sorte l'observance du sabbat devrait être pour le chrétien. Au jour du sabbat, aucune affaire mondaine ne devrait être entreprise. Abstenez-vous, donc, de toutes les œuvres profanes, et ne faites rien de ce qui est du monde, mais employez-vous aux œuvres spirituelles, venez à l'église et prêtez l'oreille aux lectures bibliques et aux sermons, .... c’est l'observance du sabbat pour le chrétien».   

Même à la fin du 5ème siècle, nous trouvons le sabbat encore rappelé dans le christianisme catholique, à l'exception notable de Rome et d’Alexandrie. L'historien de l'église, Socrate, qui écrit aux environs de  440, déclare:   

«Presque toutes les églises du monde entier célèbrent les mystères sacrés le jour du Sabbat de chaque semaine, les chrétiens d'Alexandrie et de Rome, en raison d'une certaine tradition ancienne, ont cessé de le faire.» (5.22).

Son contemporain Sozomène nous dit même, «Le peuple de Constantinople, et presque partout, s’assemble le jour du sabbat, ainsi que le premier jour de la semaine, coutume qui n’est jamais observée à Rome ou à Alexandrie» (7,19).  

ANALOGIE DU SABBAT DU PLAN DE DIEU

RÉPONSE 25

Le jour du sabbat a deux grands objectifs globaux selon la Bible: 1) Il revient comme un témoin de la création physique; 2) il est tourné vers l’avant comme une ombre du repos spirituel et de la création. (Un troisième objectif peut être énumérée ainsi: le sabbat devait être le souvenir de Dieu qui a fait sortir Israël d'Egypte, Deut 5:15) Dieu fait les choses en type et antitype, en «ombre» et «substance».      

 

Quand Dieu créa la terre en six jours, puis se reposa le septième jour, ceci acheva la création physique. La création physique ne continue pas. L’œuvre de la création s’arrêta tel que l’attestent Genèse 2: 2-3 et Hébreux 4: 3. Donc, le jour du sabbat revient à cette création, la semaine de la création physique (Ex 20: 11; 31:17.). Il est alors un mémorial, qui nous aide à nous rappeler le Créateur qui a tout fait. Il nous aide à Le garder pleinement à l'esprit chaque semaine.   

 

Mais Dieu a aussi un grand plan spirituel (une création spirituelle), qui est maintenant en cours (2 Cor. 5:17). Il y a une nouvelle création, et le sabbat est également est orienté vers cela. Hébreux 4: 1-11 se réfère à un repos pour le peuple de Dieu. C’est encore un repos que nous devons nous efforcer de saisir, le repos ultime dans le Royaume de Dieu. La semaine de sept jours (v.4) est une image de cette semaine spirituelle que Dieu a mise en place. De même que Dieu se reposa, l'homme se reposera aussi. Par conséquent, le jour du sabbat chaque semaine est également orienté vers ce repos à venir, quand toute la terre sera au repos, lorsque la voie de Dieu sera enseignée à tous. Hébreux 4 le montre clairement et le verset 9 est particulièrement pertinent. Il dit: «Il y a donc un repos de Sabbat [sabbatismos] réservé au peuple de Dieu». Donc, à cause du futur repos (katapausis) dans lequel l’Israël spirituel doit entrer, il reste pour nous un «sabbatismos». Cela signifie que nous observerons le futur Sabbat de repos millénaire comme nous observons le sabbat hebdomadaire, une manière de l’attendre.    

En d'autres termes, le sabbat est à la fois un mémorial et une ombre. C’est un mémorial de la création et de l'ombre de l'entrée du peuple de Dieu dans le repos futur après le retour de Jésus-Christ. Le Sabbat n'a pas commencé avec la loi de Moïse ou avec l'alliance du Sinaï avec Israël physique, de sorte qu'il ne passe pas par cette alliance; plutôt il trouve son origine dans la Création et est tourné vers ce passé comme un mémorial. Le Sabbat est aussi une ombre, tournée vers le temps encore à venir du Millénaire. Une ombre demeure tant que la substance est encore à venir. Donc, elle demeure alors qu’elle est tournée vers de ce moment-là. Et le moment venu, le jour du Sabbat devra encore être respecté (Es. 66:23), mais plus comme une ombre, mais comme un mémorial à la réalité alors contemporaine de règne millénaire de Christ.   

Il y avait une croyance répandue dans le judaïsme intertestamentaire et l'Église primitive que les sept jours de la création étaient une analogie du plan de Dieu pour l'homme. Selon cette croyance, les six premiers jours représentent la totalité de l'histoire humaine où l'homme est autorisé à suivre son propre chemin sous l'emprise de Satan le diable, et le septième jour quand Dieu s’est reposé, représente le repos millénaire quand Dieu met en place Sa propre règle et son Royaume sur la terre. Un tel Royaume est décrit dans un certain nombre de passages bibliques de l'Ancien Testament (par exemple Es 2. 2-4; 11; Michée 4: 1-8).   

En outre, deux passages du Nouveau Testament se réfèrent explicitement à ce futur Royaume. Apocalypse 20: 1-10 décrit le moment où Jésus-Christ lui-même revient sur la terre et lie Satan. Les justes régneront. La durée de ce règne est spécifiquement décrite comme «mille ans» (vv.4, 6). Comme nous l'avons vu, Hébreux 3: 7-14; 11 présente une longue analogie avec le repos du Sabbat dans lequel Israël n’est jamais entré. Les chrétiens ont une chance d'entrer dans ce repos s’ils n’endurcissent pas leur cœur comme les Israélites le firent. Dans Hébreux 4: 9 ce repos eschatologique est explicitement lié au repos du sabbat du septième jour.   

LE SABBAT DANS LE MILLÉNAIRE

RÉPONSE 26

Comme déjà mentionné, le jour du sabbat hebdomadaire était considéré comme un signe d'un «sabbat» millénaire de mille années au cours desquelles Dieu (Jésus-Christ) régnera directement sur toute la terre. Le Royaume de Dieu était déjà attendu par les prophètes de l'Ancien Testament. Certaines de ses descriptions incluent des références pour adorer les sabbats hebdomadaires et annuels. Par exemple, Ésaïe 66:10 et versets suivants, décrit la restauration de Jérusalem comme la capitale du monde et du règne de Dieu, sur toutes les nations. Les justes sont justifiés et les rébellions punies. Le verset 23 affirme : «A chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l’Eternel.». Le culte du sabbat est prévu pour tous les peuples, et pas seulement pour les Israélites. (La nouvelle lune a été souvent considérée comme une demi-vacance en raison de son importance pour des fins calendaires. Cependant, il n’est nulle part explicitement désigné comme un jour saint. Voir la discussion sous la rubrique «Jours Saints Annuels».)   

 

RÉPONSE 27

Ezéchiel 40 à 48 décrit Israël et le futur Temple dans une vision prophétique. L’observance régulière du sabbat hebdomadaire et des autres jours saints sont établis à côté d'un sacerdoce et d’un rituel du temple ré institué. La Pâque et la Fête des Tabernacles sont discutés dans les chapitres 45: 21-25. Le sabbat hebdomadaire est mentionné dans les chapitres  44:24; 45:17; 46: 1, 3, 4, 12. Alors, comme aujourd'hui, il y aura des êtres humains physiques avec les mêmes besoins fondamentaux que les êtres humains ont toujours eu. Les besoins physiques et spirituels pour le sabbat seront alors les même que maintenant et comme ils le furent dans le passé.

       

PRINCIPES POUR L'OBSERVATION DU SABBAT

Genèse 2: 3 révèle que Dieu bénit le septième jour et le sanctifia (mis à part comme un jour saint), car il se reposa de toute son œuvre. Dieu ne se reposa pas parce qu'il était fatigué (cf. Es. 40:28.); Il se reposa parce qu'il avait créé quelque chose de nouveau par l'acte même de Son repos. Il mettait sa sainte présence dans le septième jour de la semaine et créait un précédent pour ce que toute l'humanité devrait faire plus tard.     

Le Sabbat dans l'alliance du Sinaï et dans les administrations ultérieures était souvent couvert d’ordonnances légales très strictes sur ce qui pouvait ou ne pouvait être fait ce jour-là. Ces règlements avaient pour but d'enseigner le respect de la journée et aider à diriger vers une a bonne compréhension de la journée et de son intention. Jésus alla au-delà de ces ordonnances légalistes entourant le jour et souligna le vrai but de la journée.   

RÉPONSE 28

Le Sabbat est un jour défini, le septième jour de la semaine, établi par Dieu lors de la création. Altérer son respect en le ramenant à un jour (n’importe quel jour) sur sept lui fait perdre son sens originel. Bien sûr, l'homme moderne est conscient des lieux géographiques où le soleil ne se couche pas toutes les 24 heures. Les régions polaires en sont un exemple; l'espace est aussi une autre place. Pourtant, tout comme les individus dans de tels lieux ne perdent pas la notion du temps par rapport au reste du monde, le temps de base du septième jour de la semaine sur la terre peut encore être connu. Malgré l'absence d'un temps précis du coucher du soleil, une démarcation appropriée du jour du sabbat peut encore être déterminée.   

Cette période de temps définie au sens large comme «un soir et un matin» a été bénie et sanctifiée. Bénir ou sanctifier consiste à rendre saint ou mettre de côté pour une utilisation sainte. A l'origine, les jours de semaine à la création furent définis seulement en termes généraux «soirée» [les 12 heures de la nuit / la partie sombre d'une période de 24 heures] et «matin» [les 12 heures du jour / la partie éclairée d'une période de 24 heures]. C’est la responsabilité de l'individu, compte tenu de la configuration géographique locale ou la latitude, de déterminer du mieux qu’il le peut, un cycle complet de 24 heures de temps. (Dès le début de la nuit, après un coucher de soleil le soir jusqu'à la fin du prochain coucher du soleil le soir, 24 heures s’écouleront). Les scandinaves ont certainement plus besoin d'un sens plus large du cycle «soir et matin» que les gens qui vivent sous les tropiques.    

Les chrétiens doivent garder le jour à l'esprit. Et une véritable compréhension spirituelle de la signification et du but du sabbat évite la nécessité d'une réglementation détaillée ; en effet, des règlements détaillés ne peuvent pas se substituer à une bonne compréhension spirituelle. Essayer de donner des listes détaillées de ce que l’on doit faire ou ne pas faire pendant le Sabbat, serait de peu d'utilité et ne ferait que confondre ceux qui cherchent à comprendre l'intention réelle du sabbat, qui doit venir de l'Esprit de Dieu. Pourtant, quelques lignes directrices sont nécessaires, en particulier pour le nouveau converti. Par conséquent, une discussion assez large est développée ici comme un moyen de mener à une bonne compréhension de cette journée.  

Le sabbat est un jour spécial, un jour saint, une journée spécifiquement consacrée à Dieu et aux choses spirituelles. Ce n’est pas un jour pour mener les affaires courantes (Es. 58:13), mais un temps pour se détourner des soucis et préoccupations de la vie mondaine vers les choses de Dieu. C’est un jour pour se réjouir, pour profiter, pour se reposer et avoir du temps pour Dieu et pour sa famille. Cependant, le concept de repos ne signifie pas l’inactivité, puisque l'activité spirituelle est très importante. Les activités physiques en soi ne sont pas interdites puisque certaines d’entre elles peuvent conduire à une meilleure observance de la journée (Mt. 12: 1).  

L'exemple de Jésus de faire du bien le jour du sabbat est une indication de plus que l'activité physique en tant que telle n’est pas interdite (par exemple Mt. 12: 9-13; Jean 9: 1-14.). Faire le bien en aidant les autres est tout à fait conforme avec l'intention du sabbat. Soulager les souffrances ou  prendre soin des besoins immédiats des autres est au cœur de l'amour chrétien. Puisque le but du sabbat est d'aboutir à une compréhension plus profonde de cet amour divin, l'activité qui favorise cela est certainement en harmonie avec le commandement du Sabbat.  

D'autre part, ce qui ne contribue pas à une bonne utilisation du sabbat est en désaccord avec lui. Mener ses activités courantes, gagner sa vie, être accablé par les soucis de la vie quotidienne, faire des activités purement physiques et exclure celles qui sont spirituelles, ou participer régulièrement à des activités qui empêchent le repos nécessaire de l’esprit et du corps, sont contraires à l'objectif du Sabbat. Tout ce qui précède remet en cause son intention même (la raison pour laquelle il a été donné à l'homme), car elles ne génèrent pas les avantages pour lesquels le Sabbat fut créé.   

RÉPONSE 29

Ce n’est pas la responsabilité de l'Eglise de créer un guide encyclopédique pour l'observance du Sabbat. L'Église enseigne les principes généraux et les membres doivent les appliquer dans les situations qui se présentent. L'Eglise ne peut pas légiférer sur tous les cas qui peuvent subvenir. Chaque membre doit être instruit et encouragé à faire des jugements de valeur personnels selon son propre caractère et sa conscience selon des directives générales fournies par l'Église.   

 

RÉPONSE 30

Il est du devoir du ministère de l'Église d’enseigner la signification spirituelle profonde du septième jour dans une perspective biblique. Le ministère doit enseigner à la fois ce que la lettre de la loi dit et ce que l'esprit de la loi du Sabbat est.   

La déclaration la plus importante concernant observance du sabbat est celle de Jésus que «le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat» (Mc. 2:27). Dieu a créé le jour du sabbat pour servir l'homme, et non vice versa. L’homme n’était pas destiné à être asservi à une période de temps. L'observance du sabbat ne doit pas devenir une fin en soi. Plutôt, la journée consiste à servir et aider ceux qui l'observent. Le sabbat a été créé, comme le Christ l'a souligné, pour le service de l'humanité. C’était le jour où Dieu «se reposa», c’est-à-dire, cessa son œuvre de création- «il s’est reposé» (Ex. 31:17). L'exemple est clair: Dieu s’est reposé, donc l'homme devrait également se reposer de ses travaux hebdomadaires. Quand l'homme observe le jour du sabbat, il imite son Créateur et commémore la création elle-même.   

Les Israélites furent invités à cesser de leurs travaux de collecte d'aliments habituels le septième jour comme Dieu lui-même en avait donné l'exemple (Ex. 16: 29-30). Ce jour devait être un moment de «repos, le sabbat» (verset 23).   

Dans  le Décalogue donné au Sinaï, la commandement concernant le sabbat est devenu le «quatrième commandement». Les Israélites reçurent l’instruction de garder saint le septième jour:   

«Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Eternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour: c’est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié» (Ex. 20: 8-11, c’est nous qui soulignons).   

La théocratie en Israël était principalement une société agraire. «Le travail» signifiait souvent un travail agricole sous une forme ou une autre. C’est pourquoi le commandement inclut les bovins ou les bœufs (cf. Deut. 5:14). Dans ce contexte, il est clair que le travail qui impliquait la plantation, le labour et la récolte constituait ce qui était interdit le septième jour (cf. Ex. 34:21). Il y a un parallèle entre ce genre de travail et le travail de Dieu lors de la Création, d'où la discussion de la Création dans Exode 20:11.   

Comme la communauté d'Israël devenait de plus en plus sophistiquée dans le cadre d'une théocratie nationale, les implications du quatrième commandement s’étendirent à d'autres domaines. Dans la section spéciale de «l'alliance du sabbat» (Ex 31: 12-17.), le commandement s’applique à «tout travail» (v 14.). En bref, le sabbat est un jour où le peuple de Dieu cesse les travaux de ses  journées de travail habituels comme le fit Dieu. Le fait que nous imitions l'exemple de Dieu quand nous le faisons montre notre relation spéciale avec Dieu. Cela montre que nous sommes «Son peuple».  

Esaïe 58 jette davantage de lumière sur le sens du jour du Sabbat en Israël:

«Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du sabbat tes délices, pour sanctifier l’Eternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à des vains discours, alors tu mettras ton plaisir en l’Eternel.» (Es 58: 13-14.) 

RÉPONSE 31 & 32

En bref, le sabbat est le jour de Dieu. C’est un jour consacré à Dieu et aux activités pieuses. Il est saint. Il est sanctifié. C’est un jour qui doit être honoré. C’est un temps de «plaisir dans le Seigneur», par opposition à ses propres affaires quotidiennes. Il doit être soigneusement noté que l’expression «cherchant votre propre plaisir» dans la traduction de la version standard révisée de la Bible ou «trouver ton propre plaisir» (quand on traduit à partir de la version anglaise King James) dans Esaïe 58:13, ne se réfère pas, en hébreu, à une jouissance personnelle. Le mot «plaisir» se traduit par khephets en hébreu. Dans la traduction juive de la Publication Society de 1917, il est rendu «ta propre entreprise». Le New English Bible rend le sens plus clair que celui donné dans la version King James ou la version standard révisée:   

«Si vous retenez vos pieds pendant le sabbat et ne menez pas vos propres affaires au cours du saint jour, si vous appelez le sabbat un jour de joie... Si vous honorez en ne faisant pas votre métier, ne cherchant pas votre propre intérêt ou pour assister à vos propres affaires ... »  

Cette traduction montre la véritable intention de l’expression «votre propre plaisir». Le terme hébreu se traduit par «désir», «plaisir» et souvent par «objectif» dans certains autres passages (par exemple I Roi 5: 8-10; Eccles 3: 1,17; etc.). La traduction juive parle de «la poursuite de leur propre entreprise» et «tes voies habituelles». Les khephets hébreux n’abordent pas la question des activités agréables qui sont illégales le septième jour. Si le plaisir n’était pas présent, comment ce jour serait-il un régal?   

RÉPONSE 33 & 34

Le passage biblique d’Esaïe 58: 13 a été appliquée à tort par certains à des activités telles que la télévision, la natation, l’écoute de la musique, les relations conjugales et même la lecture de la bande dessinée hebdomadaire dans le journal. Bien entendu, aucune de ces activités ne pourrait violer l'esprit du jour du Sabbat que si l’on en abusait ou si l’on exagérait. En elles-mêmes, elles ne sont pas mauvaises. Ce qui est mauvais c’est toute activité qui interfère ou porte atteinte à la joie, le repos et l'intention spirituelle de la journée. Si une activité va à l’encontre de l'esprit du sabbat, elle est mauvaise, quelle qu’elle soit.   

La principale préoccupation de la plupart des passages bibliques relatifs au sabbat est qu'il ne faut pas poursuivre ses affaires, travail ou activités habituelles ce jour-là. On devrait se soucier plus de Dieu et moins de soi-même dans ses pensées le jour du sabbat. C’est une journée pour honorer Dieu, pour se rappeler de sa création et pour se reposer. Il est donc évident, qu’elle ne devrait pas être un jour d'activité physique violente de quelle sorte que ce soit (travail ou loisirs). C’est un jour de repos. C’est un moment pour se détendre et de se rapprocher de Dieu. Ses propres pensées se rapportant à l'entreprise, faire de l'argent, l'achat et la vente ou son travail, devraient être minimisés sinon oubliés. Les soucis de la semaine sont laissés de côté. C’est un jour où il faut «se laisser aller» et adorer Dieu. C’est l'esprit de la journée.   

Ce contexte devrait aider à mettre les choses en perspective. Jésus a fourni des informations supplémentaires sur l'intention du sabbat quand il a dit : «Il est donc permis de faire du bien les jours du sabbat» (Mt 12:12). Il parlait de choses telles que la guérison, ou le fait de retirer un animal tombé dans un fossé ou des activités similaires. Jésus exposait l'esprit de la journée par ces exemples. Par exemple le bœuf dans l'exemple du fossé (Lc 14: 5.). Il a montré que ce n’est pas toute activité physique qui est mauvaise le jour du sabbat, mais seulement le type d'activité physique qui contribue à gagner sa vie ou à faire des affaires. Tirer un bœuf d'un fossé peut entraîner des efforts physiques considérables, mais ce n’est pas mauvais, car c’est «faire le bien». Il s’agit de s’emparer de l'esprit de la loi et de bien ordonner ses priorités. Si nous pouvons faire le bien pour un animal domestique, à combien plus forte raison pour un être humain qui a infiniment plus de valeur? (Mt 1-2: 9-13)  

La secte des Pharisiens avait manqué de réellement saisir la loi du sabbat. Ils pensaient que pratiquement n’importe quel effort physique, sauf pour un nombre très limité de choses, était mauvais. Christ a montré que ce qui est important n’est pas l'effort, mais le genre d'effort et l’usage de cet effort. Faire le bien, en servant les  gens qui sont dans le besoin extrême, n’est pas mauvais le jour du sabbat. Servir ses propres intérêts commerciaux est mauvais. Qu'en est-il de faire ses propres choses le jour du sabbat, si cela consiste à «faire le bien», dans le domaine de la santé, par exemple? De toute évidence, les situations d'urgence et la responsabilité du bien-être humain suivent les propres exemples de Jésus lorsqu’il s’agit de faire du bien le jour du sabbat. Pourtant, il peut y avoir une ligne de démarcation fine entre ces responsabilités et le travail régulier à temps plein de la semaine normale. Celui qui désire vraiment observer le sabbat de Dieu ne cherchera pas une excuse pour se livrer régulièrement à un travail le jour du sabbat, mais sera instantanément prêt à aider les autres êtres humains qui ont besoin d'aide.  

Avec ces conseils de base à l'esprit, il devrait être évident que l'individu doit évaluer les situations auxquelles il fait face au fur à mesure qu’elles se présentent. Il ou elle doit répondre à plusieurs questions de base: cette activité sera-t-elle contraire à l'esprit et l'intention du jour du sabbat? Puis-je la faire dans la foi? S’il y a un doute dans l'esprit de la personne, si l'activité envisagée est discutable, il est probablement préférable de l'éviter. (Rom. 14:23) Si elle va à l'encontre de sa conscience ou de celle des autres membres de  l'Église, il ou elle devrait l’éviter. Paul dit: «C’est pourquoi, si un aliment scandalise, je ne mangerai jamais de viande, je ne mange pas de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère.» (I Cor. 8:13).   

RÉPONSE 35

Ces lignes directrices sont ce que l'Eglise offre à ses membres comme base pour leur prise de décision personnelle. Ce n’est pas le devoir du ministère d'énoncer et de statuer sur chaque type d'activité dans le domaine humain! Le tout réside dans sa signification spirituelle. Il est de la responsabilité de l'individu d’interpréter cet enseignement à la lumière de sa propre situation.   

 

Par souci de précision, les exemples suivants peuvent être instructifs:   

RÉPONSE 36

Participer à des activités sportives physiques violentes est évidemment contraire à l'esprit du jour du sabbat. Peut-on « observer» le sabbat alors que l’on court sur un terrain de football ou de basket-ball? Dans les sports de compétition, il faut aller tout au bout de l’effort, au point d'épuisement afin de gagner. Le sabbat est un jour de repos.   

Le sabbat n’est pas un jour pour creuser le jardin, labourer ou récolter d'une manière importante. Mais il n'y a rien de mal à arroser la pelouse, de tirer quelques carottes ou de casser des branches de céleri pour faire une salade fraîche.   

Il ne faut pas faire le shopping de toute la semaine samedi ; il faut planifier à l'avance. Mais si le bébé a besoin de lait, et que vous êtes hors de chez vous, il n'y a rien de mal d’en prendre un quart ou deux. Il y a ici un principe.   

En règle générale, les chrétiens doivent éviter d'entrer dans des situations où l'observance du sabbat devient difficile. Comme nous l'avons toujours dit, il serait préférable de rester loin du bord de la falaise. Pourquoi troubler votre conscience? Cela est particulièrement vrai concernant les questions d'affaires. Les partenariats avec des personnes qui ne sont pas membres de l'Église peuvent être difficiles à cet égard. On doit se rappeler que, pour un chrétien, il y a un équilibre entre la bonne observance du sabbat pour lui-même et son devoir chrétien de traiter son voisin avec le plus grand respect et la plus grande considération. C’est là que réside le danger toujours présent des deux extrêmes: 1) un chrétien peut se leurrer en n’aidant pas sa famille ou son prochain en raison de son désir bien-pensants de «parfaitement» observer le sabbat; 2) le même chrétien peut se faire des illusions fortes pour ne  pas respecter le Sabbat parce qu'il est persuadé que d'autres «ont besoin» qu’il travaille.   

Il n'y a pas de solution simple à ce dilemme: pas de formule à appliquer ou de panacée à découvrir. Dieu conçu nos esprits et sa loi afin que nous ayons à affronter des situations difficiles et uniques à travers notre vie chrétienne. La manière dont nous traitons chacune de ces situations  déterminera la qualité du caractère que nous construisons ; c’est ce que signifie «se construire un caractère ou une personnalité».   

Dans tout cela, nous devons nous rappeler qu'Israël était une communauté théocratique autonome et contrôlable. Dans le monde d'aujourd'hui, d'autre part, les chrétiens ne peuvent pas contrôler les circonstances de leur environnement, sauf dans une mesure très limitée. Nous sommes envoyés dans le monde (Jean. 17:18). Nous devons coexister avec des personnes qui, pour la plupart, n’obéissent pas à Dieu. Notre situation est très différente de celle de l'ancien Israël.  

L'Eglise conseille donc à ses membres d'utiliser la vision et la clairvoyance dans la planification des entreprises commerciales qui pourraient présenter des problèmes à l'avenir. Ils sont encouragés à éviter les situations inconfortables et difficiles. Souvent, nous sommes confrontés à des choix difficiles. Dans les pays en développement, par exemple, certaines activités le jour du sabbat sont rendues obligatoires par la loi. Ceux qui ne parviennent pas à le respecter peuvent être abattus ou emprisonnés! Si un homme est emprisonné et éloigné de sa famille qui compte sur lui pour subvenir à ses besoins, il est beaucoup mieux, qu'il effectue un service public le jour du Sabbat (par exemple le ramassage des déchets) si la loi l'exige, que de permettre que cela se produise. Dieu met fortement l'accent dans le Nouveau Testament sur la responsabilité d'un homme de pourvoir aux besoins de sa propre famille. Celui qui ne le fait pas est considéré comme «pire qu'un infidèle.» (I Tim. 5: 8)  

Dans certaines parties de l'Europe, il est possible de perdre la garde de ses enfants si on ne les envoie pas à l'école le jour du sabbat. Si cela devait arriver, les parents n’auraient aucun contrôle sur leurs enfants, quel que soit le cas de figure. En outre, ils finiraient par aller à l'école le jour du sabbat. Il est préférable de leur permettre de fréquenter l'école une demi-journée au lieu de tout perdre! Bien sûr, ce n’est pas idéal, mais c’est la meilleure chose à faire dans ces circonstances.   

RÉPONSE 37 & 38

Le sabbat est un moyen d'honorer et d’adorer Dieu. Nous pouvons honorer et l'adorer dans l'intimité de nos maisons en ayant le temps de nous rapprocher de Lui. Ceci peut être accompli par le repos, la prière, la réflexion (méditation) sur ses voies et en lisant son manuel de la vie, la Bible.   

Nous devons également montrer plus formellement l’honneur et le culte à Dieu par l'assemblée avec sa véritable Église le jour du sabbat. Le sabbat est appelé une «sainte convocation» (Lév. 23: 3). L'épître aux Hébreux affirme que l'Église de Dieu ne doit pas négliger «de se réunir» (Héb. 10:25). JB Phillips traduit ce verset par: «Et ne nous laissons pas tenir à l'écart de nos réunions d'église.»  

Le sabbat est une manière de reconnaître Dieu comme Créateur, à la fois pour le passé et l’avenir, et comme Seigneur de nos vies. Si nous ne mettons pas de côté le jour du sabbat, pas n’importe quel jour de la semaine, mais le jour spécifiquement ordonné, sanctifiés et commandé par Dieu et Sa Parole, peut-être est-ce à cause d’une répugnance ou une «incapacité» à Le servir et à Lui donner la première place. Le respect de chacun pour le sabbat est un moyen (parmi d'autres) de montrer sa vraie attitude envers Dieu et Son règne sur nos vies.   

Observer le sabbat dans son intention spirituelle complète est un moyen de développer et de démontrer l'amour divin. C’est aussi un commandement solennel de Dieu, qui ne veut que le meilleur pour sa création. Physiquement et mentalement, le sabbat renouvelle le corps à faire plus en six jours que ce qui pourrait être fait en sept sans un tel repos. Spirituellement, cela montre du respect et de l'amour envers Dieu. Sabbat de Dieu est certainement «pour les hommes» (Mc. 2:27).   


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